![]() Dans d’autres interviews, il la décrit comme une réponse triste et amère aux menteurs et faux-prophètes, et dit l’avoir écrite à propos de ce « trou noir du cosmos sociologique », ce « triangle des Bermudes de l’Idéalisme » dans lequel « toutes les plus belles et nobles idées » qui fleurirent dans les « années 60 » disparurent à jamais. Nous ne vivons pas dans « le meilleur des mondes », et les discours lénifiants sont aussi toxiques que les déchets que nous déversons sans cesse dans notre environnement. Il se trouve toujours des « gens bien pensants » pour soutenir que le réchauffement planétaire est sans rapport avec les activités humaines, que les « joints » ne font que du bien, que le vin est bon pour la santé, que les ondes dans lesquelles nous baignons sont sans danger, que nous ne sommes pas près d’épuiser les énergies fossiles, que les effets secondaires des médicaments sont mineurs en regards de leurs bénéfices (ce qui est tout à fait exact si l’on parle des bénéfices des industries pharmaceutiques)… J’entendais hier soir une émission radiophonique racontant qu’il n’y a pas si longtemps des gens « très bien » soutenaient que les esclaves étaient fort bien traités, très heureux de leur sort… Mais non : tout n’est pas plus rose aujourd’hui que jadis. C’est la guerre, nous ditLéonard Cohen. « Indignez-vous » dit Stéphane Hessel.* Il y a la Guerre C’est la guerre entre les riches et les pauvres C’est la guerre entre les hommes et les femmes C’est la guerre entre ceux qui disent que c’est la guerre et ceux Qui disent qu’elle n’a pas lieu Que ne retournes-tu à la guerre ? C’est vrai, qu’attends-tu ? Que ne retournes-tu à la guerre ? C’en est le début ! Oui, avec femme et enfant, je vis ici La situation ne cesse de m’énerver En relâchant son étreinte, elle dit « Tu appelles ça l’Amour ? » J’appelle ça « corvée » Que ne retournes-tu à la guerre, mais pas en touriste Que ne retournes-tu à la guerre avant qu’elle nous touche ? Que ne retournes-tu à la guerre ? Enervons-nous tous Tu n’ supportes pas c’ qu’elle a fait de moi Tu préfères le gentilhomme que j’étais naguère Quand j’étais si facile à vaincre, facile à commander au doigt Quand j’ignorais même que c’était la guerre Que ne retournes-tu à la guerre ? Ne te sens pas gênée Que ne retournes-tu à la guerre ? Tu peux même te marier C’est la guerre entre les riches et les pauvres C’est la guerre entre les hommes et les femmes C’est la guerre entre la gauche et la droite C’est la guerre entre blancs et noirs La guerre entre les pairs et les impairs Que ne retournes-tu à la guerre ? Assume ton petit fardeau Que ne retournes-tu à la guerre ? Soyons tous égaux Que ne retournes-tu à la guerre ? Entends-tu quand je parle ? (Traduction – Adaptation : Léonard Cohen) * Ces commentaires et le rapprochement que je me permets de faire entre ces deux personnages n'engagent que moi, évidemment ! |